Plantes compagnonnes en permaculture : cultivez l’harmonie dans votre jardin

15 mars 2025

Qu'est-ce que le compagnonnage végétal en permaculture ?

Le principe de compagnonnage repose sur l'idée que certaines plantes, en poussant côte à côte, se favorisent mutuellement. Cela peut passer par des échanges subtils via leurs racines, des mécanismes de protection contre les ravageurs ou encore une utilisation optimisée de l’espace. Ces synergies naturelles stimulent la croissance et renforcent la résilience des écosystèmes cultivés.

En permaculture, cette pratique imite les associations naturellement présentes dans les écosystèmes sauvages. Au lieu d'organiser les plantes en rangées monoculturales, vous pouvez donc jouer avec la complémentarité des espèces pour un jardinage plus efficace, esthétique et écologique.

Les bénéfices des plantes compagnonnes

Associer des plantes ne se résume pas à un simple gain esthétique. Les avantages sont nombreux, tant pour le jardinier que pour son jardin :

  • Réduction des maladies et parasites : Certaines plantes éloignent naturellement les ravageurs ou réduisent les risques de transmission de maladies grâce à la diversification.
  • Meilleure utilisation des ressources : Des racines de différentes profondeurs ou des besoins variés en lumière minimisent la compétition entre les plantes et optimisent l'espace.
  • Dynamisation des cultures : Les plantes compagnonnes peuvent améliorer la croissance ou la saveur des fruits et légumes en enrichissant le sol ou en offrant ombre ou support.
  • Favorisation de la biodiversité : Des fleurs et feuillages variés attirent une plus grande diversité d'insectes utiles, comme les pollinisateurs et les prédateurs de ravageurs.

Plantes compagnonnes incontournables : les associations gagnantes

Maintenant que vous connaissez les avantages du compagnonnage, explorons les associations les plus courantes et pourquoi elles fonctionnent si bien.

1. Les classiques du potager

  • Tomates et basilic : Une des associations favorites des jardiniers ! Le basilic éloigne certains nuisibles, comme les pucerons et les mouches blanches, tout en stimulant la croissance des tomates. En prime, ça tombe bien pour votre cuisine.
  • Carottes et poireaux : Ces deux légumes se protègent mutuellement : les poireaux éloignent la mouche de la carotte, tandis que les carottes repoussent la teigne du poireau.
  • Choux et capucines : Les capucines attirent les pucerons et détournent leur attention des plants de choux. Ce procédé s’appelle aussi la “plante piège”.
  • Radis et laitues : Les radis poussent rapidement et ameublissent le sol pour les laitues, qui apprécient cette aération.

2. Plantes aromatiques et médicinales

  • Menthe et chou : L’odeur puissante de la menthe perturbe les insectes qui s’attaqueraient volontiers aux choux, comme les altises.
  • Aneth et concombres : L’aneth attire des insectes pollinisateurs tout en repoussant les pucerons et chenilles, optimisant ainsi la production de concombres.
  • Thym et fraisiers : Le thym agit comme une barrière naturelle contre certains champignons et insectes ravageurs qui pourraient abîmer les fraises, tout en renforçant leur croissance.

3. Les grandes et les petites : joue sur la verticalité

En permaculture, on exploite également la dimension verticale de l’espace. Des plantes hautes peuvent profiter à leurs voisines de petite taille ou grimpantes :

  • Maïs, haricots et courges (trio des Amérindiens) : Une association ancestrale parfaitement équilibrée : le maïs sert de tuteur aux haricots grimpants, les haricots fixent l’azote dans le sol, et les courges, au sol, empêchent les mauvaises herbes de coloniser l’espace.
  • Soleil et cosmos : Le tournesol peut se transformer en support naturel pour des cosmos, apportant ainsi à la fois verticalité et biodiversité au jardin.

4. Plantes à fleurs et légumes

Les fleurs ne se contentent pas d’égayer votre jardin. Elles jouent aussi un rôle clé dans le cycle du compagnonnage :

  • Soucis et tomates : Les soucis (ou calendula) attirent les pollinisateurs et protègent les tomates de certains nématodes du sol.
  • Borrages et fraisiers : L’odeur sucrée du bourrache attire les abeilles, offrant ainsi une pollinisation optimale pour les fraisiers.

Les erreurs à éviter dans le compagnonnage

Ah, si seulement toutes les plantes s’entendaient parfaitement… Malheureusement, certaines ont du mal à cohabiter. Il est donc crucial de connaître leurs incompatibilités pour éviter les déceptions :

  • Ail et haricots : L’ail dégage une substance qui peut freiner la croissance des haricots.
  • Fenouil et presque toutes les plantes : Le fenouil a une tendance allelopathique, ce qui signifie qu’il libère des composés chimiques qui perturbent la croissance de beaucoup de plantes avoisinantes.
  • Courgettes et pommes de terre : Ces deux cultures, bien qu’utiles individuellement, peuvent entrer en concurrence pour les nutriments.

Comment créer votre plan de compagnonnage ?

Pour réussir les associations, observez votre terrain et tenez compte des particularités de chaque plante :

  1. Identifiez les besoins en lumière, eau et nutriments de vos plantes.
  2. Pensez à diversifier les formes (plantes hautes, rampantes et intermédiaires).
  3. Privilégiez les végétaux complémentaires au sein de zones bien définies.
  4. Expérimentez ! Chaque jardin est un petit écosystème unique, donc n’ayez pas peur de tester des combinaisons qui vous semblent logiques.

Un jardin prospère grâce aux bonnes associations

Le compagnonnage végétal, c’est de la science et un peu d’art. En apprenant à décoder les besoins et les atouts de vos plantes, vous créerez un jardin non seulement esthétique et fourni, mais aussi en harmonie avec la nature. N’oubliez pas : dans votre petit paradis, chaque plante a son rôle à jouer.

Alors, à vos plantoirs et graines ! Observez, testez et, surtout, amusez-vous à créer un jardin où les plantes s’entraident et s’épanouissent ensemble.