Manque de main-d'œuvre chez les horticulteurs et pépiniéristes : un défi majeur pour la filière
18 janvier 2025
Le secteur de l’horticulture et des pépinières est confronté à une pénurie de main-d’œuvre saisonnière, une problématique récurrente qui s’intensifie à l’approche des périodes de forte activité. Alors que la demande de végétalisation des espaces, qu’ils soient publics ou privés, est en nette augmentation, les professionnels peinent à recruter du personnel qualifié pour répondre à ces besoins. Cette situation freine le développement de nombreuses entreprises, pourtant positionnées dans un contexte global favorable.
Une demande croissante pour les plantes et végétaux
L’essor de la végétalisation des espaces
Depuis la pandémie, la prise de conscience environnementale et le besoin de nature se sont accentués, entraînant une augmentation de la demande pour les végétaux. Les particuliers investissent davantage dans leurs jardins, balcons et terrasses, tandis que les collectivités multiplient les initiatives de végétalisation dans les espaces urbains.
Un marché en pleine expansion
Le marché des plantes ornementales et des arbres connaît une dynamique sans précédent, alimentée par des campagnes de promotion du végétal et une volonté d’adopter des pratiques respectueuses de l’environnement. Cette demande, bien que bénéfique pour les producteurs, met en lumière des tensions sur la capacité de production et d’expédition, exacerbées par le manque de main-d'œuvre.
Les défis liés à la pénurie de main-d'œuvre
Des difficultés à recruter
Les horticulteurs et pépiniéristes peinent à recruter des travailleurs saisonniers, indispensables pour gérer des tâches telles que :
- La préparation des commandes.
- La plantation et le repiquage des plants.
- La manutention et l’emballage pour l’expédition.
Cette pénurie concerne aussi bien les profils qualifiés que les travailleurs non spécialisés.
Les raisons de la pénurie
Plusieurs facteurs expliquent cette difficulté à attirer des travailleurs dans le secteur :
- Manque d’attractivité du métier : les conditions de travail physiques et parfois saisonnières n’attirent pas toujours les jeunes générations.
- Compétition intersectorielle : d’autres secteurs, comme l’agriculture ou la logistique, font également face à une demande élevée de travailleurs saisonniers.
- Problèmes de mobilité : les pépinières et exploitations horticoles, souvent situées en zones rurales, peuvent être difficiles d’accès pour les candidats.
Un impact sur la production
Cette pénurie a des conséquences directes sur les entreprises du secteur :
- Délai d’exécution rallongé : les commandes prennent plus de temps à être préparées et expédiées.
- Réduction des volumes de production : certaines exploitations limitent leur activité pour éviter d’être submergées.
- Fatigue accrue des équipes en place : le personnel fixe doit compenser le manque de travailleurs, entraînant une pression supplémentaire.
Les initiatives pour faire face à la crise
Valoriser les métiers du végétal
Pour répondre à ces défis, les professionnels de l’horticulture et des pépinières mettent en œuvre des stratégies visant à valoriser leurs métiers :
- Campagnes de communication : plusieurs fédérations et associations, telles que VALHOR, lancent des campagnes pour promouvoir les opportunités offertes par ces métiers et leur rôle essentiel dans la transition écologique.
- Formations spécifiques : des formations courtes et ciblées, notamment en partenariat avec les chambres d’agriculture, permettent aux candidats d’acquérir rapidement les compétences de base nécessaires.
Encourager l’embauche locale
Certains pépiniéristes et horticulteurs privilégient l’embauche de travailleurs locaux pour pallier les problèmes de mobilité. Cela inclut des initiatives telles que :
- La collaboration avec les agences de Pôle Emploi.
- L’organisation de forums de recrutement locaux.
- L’établissement de partenariats avec les écoles agricoles.
Automatisation et innovation
Face à la pénurie, certaines entreprises investissent dans des solutions automatisées pour compenser le manque de personnel. Les avancées technologiques incluent :
- Machines de repiquage automatisées : pour réduire le travail manuel.
- Systèmes de gestion des stocks connectés : pour optimiser les flux logistiques.
- Logiciels de planification : pour mieux répartir les tâches entre les équipes disponibles.
Le rôle des pouvoirs publics
Soutenir le recrutement dans la filière
Pour accompagner la filière, les pouvoirs publics ont lancé plusieurs initiatives :
- Aides financières à l’embauche : des subventions pour inciter les entreprises à recruter.
- Simplification des démarches administratives : pour faciliter l’embauche de travailleurs saisonniers étrangers, souvent indispensables dans ce secteur.
- Campagnes nationales de sensibilisation : pour attirer de nouveaux talents vers les métiers du végétal.
Investir dans la formation
Les collectivités locales et les organismes de formation jouent également un rôle clé en proposant :
- Des formations qualifiantes adaptées aux besoins spécifiques des pépiniéristes.
- Des stages en alternance pour former la relève.
Une opportunité à saisir pour les passionnés de végétal
Des métiers porteurs de sens
Malgré les défis, les métiers liés à l’horticulture et aux pépinières offrent une opportunité unique de contribuer à la transition écologique et à l’embellissement des espaces. Pour les passionnés de plantes, rejoindre ce secteur peut être une expérience enrichissante et valorisante.
Un secteur en pleine transformation
La pénurie de main-d'œuvre met également en lumière la nécessité de repenser les pratiques et les modèles économiques du secteur. Les entreprises innovantes, capables d’attirer et de fidéliser leurs talents, sont bien positionnées pour tirer parti de cette période de mutation.
Un défi à relever pour l’avenir du secteur
La pénurie de main-d'œuvre chez les horticulteurs et pépiniéristes est un défi complexe qui nécessite des réponses concertées entre professionnels, pouvoirs publics et organismes de formation. Alors que la demande pour le végétal ne cesse de croître, il est crucial d’attirer de nouveaux talents et de moderniser les pratiques pour répondre à ces besoins.
En valorisant les métiers du végétal, en investissant dans l’innovation et en adaptant les stratégies de recrutement, le secteur peut non seulement surmonter cette crise, mais également se renforcer pour relever les défis de demain.